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Suis-je alcoolique ?

L’alcoolo-dépendance ou alcoolisme qu’est-ce que c’est ? 

Si vous lisez cette rubrique, c’est probablement que vous vous posez des questions quant à votre propre consommation d’alcool ou à celle d’un proche, d’un(e) ami(e) ou d’un(e) collègue.

 

Sans avoir la prétention d’être complet ni même d’être scientifiquement tout à fait précis, ce paragraphe et les suivants vous aideront à y voir plus clair et à vous faire une opinion plus juste sur ce qu’est l’alcoolisme.

 

En résumé, on est devenu dépendant (alcoolique) quand on ne peut plus se passer de consommer, sous peine de souffrances physiques ou psychiques, le plus souvent les deux, et ce, malgré l’apparition de conséquences manifestement nocives.

 

Alors, la vie quotidienne s’organise presque exclusivement à se procurer de l’alcool, à en consommer et à récupérer de ses effets.

 

Une bonne définition de l’alcoolisme pourrait être la suivante : 

 

« Tout usage de boissons alcooliques qui cause des dommages à l'individu, à la société, ou aux deux »

 

Selon l’OMS pour diagnostiquer avec une quasi-certitude, un syndrome de dépendance, ici à l’alcool, il faut que trois des six manifestations suivantes aient été présentes, en même temps, durant la dernière année chez un patient :

 

  1. Un désir puissant ou compulsif de boire de l’alcool (besoin ou envie irrésistible de boire de l'alcool) ;
  2. Des difficultés à contrôler l’utilisation de cette substance psycho-active c’est-à-dire, difficulté à gérer le début ou l’interruption de la consommation, ou difficulté à fixer des niveaux de consommation ;
  3. L’apparition d’un syndrome de sevrage physiologique quand le buveur diminue ou interrompt sa consommation d’alcool (tremblements, sudations, troubles du rythme cardiaque, oppressions, angoisses, phénomène de panique, delirium tremens,..) ;
  4. La mise en évidence d’une tolérance à l'alcool : le sujet a besoin d’une quantité d’alcool de plus en plus importante pour obtenir l’effet désiré ;
  5. L’abandon progressif des autres sources de plaisir et d’intérêt au profit de la substance psycho-active, avec augmentation du temps passé à se la procurer, à la consommer ou à récupérer de ses effets ;
  6. La poursuite de la consommation d’alcool, malgré l’apparition de conséquences manifestement nocives : détérioration de la santé, des liens sociaux, familiaux, conjugaux et professionnels, ruine financière, ennuis et condamnations judiciaires, etc.).

Pourtant, la dépendance ne s’évalue pas seulement sur base de la quantité, de la durée ou de la fréquence de consommation, mais bien plus sur le(s) rapport(s) intime(s) que le malade entretient avec l’alcool, autrement dit : 

 

Non pas POURQUOI boit-on, mais POUR  QUOI (en deux mots) boit-on ?

 

En effet, bien avant que le corps ne réclame de l’alcool, on en a consommé pour son effet psychotrope : « ça fait du bien après une journée de travail, ça détend, ça fait oublier les soucis, ça facilite les contacts, on se sent mieux ou plus fort, ou moins timide, etc. ».

 

Pour bien comprendre ce qu’est la dépendance, il est utile de se pencher sur son propre parcours de vie avec l’alcool. 

 

D'ordinaire, on commence par boire pour faire comme tout le monde, parce dans notre société, boire est de bon ton. L’alcool est partout, de toutes les occasions et socialement associé à la fête et la convivialité. 

 

On boit, pour faire la fête, pour entrer plus facilement en communication avec le monde qui nous entoure et sans doute inconsciemment,  pour ne pas se sentir exclu ou différent. C’est ce que l’on pourrait appeler la « dépendance sociale ». A ce stade, il n’y a  normalement pas de dommage pour la personne, son entourage ou la société, du moins tant que la consommation reste modérée et occasionnelle. Pourtant, dès le tout premier des verres consommés, notre cerveau enregistre, à jamais, l’effet bienfaisant de l’alcool (appelé effet psychotrope) et se le rappellera toute la vie.

 

Des facteurs qualifiés de sociaux ou contextuels comme le chômage, la solitude, la perte d’un être cher, les problèmes conjugaux, affectifs, financiers, judiciaires ou professionnels, font que nombre de personnes ont un parcours de vie difficile. Dès lors, se rappelant, inconsciemment, l’effet psychotrope puissant de l’alcool, certains s’adonnent à sa consommation régulière qui, dans les premiers temps, fait oublier les soucis ou le mal-être.

 

D’autres au contraire vont bien et n’ont aucun problème, mais ont par contre une espèce d’envie indéfinissable d’être « encore mieux que bien » et vont se souvenir, « à l’insu de leur plein gré », que l’alcool peut leur apporter cet état de mieux-être.

 

Dans les deux cas, une fois l’alcool éliminé, ces personnes reviennent à leur état normal ; soit pour les premiers, accablés par les difficultés de la vie, soit pour les autres bien ou à peu près bien mais pas super bien. Alors, sournoisement l’envie de reprendre de l’alcool se fera ressentir pour revenir à cet état d’apparent mieux-être. 

 

Sans s’en rendre compte, ces personnes enclenchent un processus qui s’appelle « la dépendance psychologique ». C’est cette envie d’alcool, tout à fait subjective et personnelle, parfois compulsive, qui petit à petit et souvent après de longues années, deviendra obsédante.

 

Retenons que à ce stade "être alcoolique" ce n'est pas tant boire de l'alcool à l'excès, c'est surtout rechercher ou être dans l'état dans lequel l'alcool nous plonge !

Cet état est dit "état modifié de vécu", c-à-d que l'on recherche à vivre la réalité autrement ou se vivre autrement, souvent à fuire "sa" réalité ou "se" fuire parce qu'on ne s'aime pas.

 

Toutefois, à force de consommer de l’alcool, le corps va mettre en place des mécanismes de protection. L’alcool, en effet, est avant tout un puissant toxique, un poison pour toutes les cellules du corps, celles du cerveau en premier lieu et, ensuite, particulièrement, celles du foie, des systèmes nerveux, cardiovasculaire et digestif.

 

Dans un premier temps, ces mécanismes, développés plus ou moins rapidement selon les personnes (facteurs génétiques), vont aboutir à ce qu’il faudra des quantités d’alcool de plus en plus importantes pour obtenir le même effet de mieux-être ; c’est ce qu’on appelle « la tolérance à l’alcool ».

 

Dans un second temps, le corps, à force de s’adapter à la présence d’alcool en quantité de plus en plus importante, finira par ne plus pouvoir fonctionner « normalement » sans alcool ; c’est « la dépendance physique ». 

 

Pour que le corps retrouve un fonctionnement normal sans alcool, il faut un certain temps. C’est « le sevrage ». Ce temps varie d’une personne à l’autre et dure en moyenne une bonne semaine. 

 

Il faut noter que cette période peut être critique. Les manifestations du sevrage, « du manque », peuvent être graves : crise d’épilepsie, convulsions, delirium tremens.  Si on ne meurt que très rarement d’un sevrage de l’héroïne, par exemple, la privation brutale d’alcool sans contrôle médical peut être mortelle.

C’est pourquoi il est conseillé de faire un sevrage en clinique ou, à tout le moins, pour les personnes bien entourées en ambulatoire, mais avec un accompagnement familial et médical strict.

 

Malheureusement, la dépendance physique restera acquise pour le restant de la vie, et, seule une abstinence totale et définitive sera garante d’une vie meilleure en matière de santé et d’épanouissement.

 

En conclusion, l’alcoolisme est une maladie « bio-psycho-sociale » puisqu’elle peut avoir trois composantes : 

 

  • Biologique ou physique sur un terrain génétique prédisposant
  • Psychologique sur un terrain psychique prédisposant
  • Sociale ou contextuelle dans un pays ou l’alcool est omniprésent

C’est bien une maladie puisqu’il s’agit effectivement d’un comportement excessif, anormal et obsessionnel aboutissant à une altération, souvent grave, de la santé physique et/ou psychique et à de multiple difficultés d’ordre social.

 

Cette maladie est curable :

  • par l’abstinence totale et définitive (extinction de  la dépendance physique) et/ou 
  • par la recherche de palliatifs épanouissants non toxiques au mal de vivre (extinction de  la dépendance psychologique) et enfin 
  • par l’adoption d’un mode de vie sociale « hors alcool » (extinction de la dépendance et de la pression sociale).

Retenons cependant que la dépendance (physique), un peu comme une allergie, restera acquise à vie, mais la maladie ne s’exprimera que s’il y a re-consommation d’alcool. 

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