Le déni
Le déni c'est le refus de voir une certaine réalité, évidente pour l'entourage, mais considérée comme inacceptable ou insupportable par le malade alcoolique. Il n'est, en effet, pas facile de reconnaître son impuissance à contrôler sa consommation et d'accepter le fait d'être devenu esclave de l'alcool et d'être qualifié " d'alcoolique ".
Souvent, la honte et la culpabilité qui résultent des conséquences de la boisson, renforcent ce moyen de défense des personnes dépendantes. C'est le déni du problème, le déni des liens entre les conséquences de la boisson et la boisson elle-même, ou le déni de la gravité du problème de boisson. Alors, le malade " banalise ", " rationalise ", " s'isole ", ou " projette " sur d'autres.
Ainsi, on entend souvent dire :
Il en est aussi de même lorsque la personne dépendante consulte son médecin. Elle ne le fera pour les conséquences de sa consommation d'alcool mais qu'elle se refuera de les y associer.
Une autre forme de déni consiste à nier l'existence de solutions au problème, par exemple : " j'ai déjà fait une cure, ça ne sert à rien " ou " qu'est ce que vous voulez que j'y fasse ! ".
Le déni c'est aussi l'expression de l'angoisse générée par la perspective des changements, souvent profonds, auxquels la personne dépendante devra immanquablement procéder. En effet, arrêter de boire, ou modérer fortement sa consommation, c'est briser un équilibre, un mode de vie auquel on s'est habitué socialement, psychologiquement et physiquement, souvent depuis de nombreuses années. C'est une remise en question fondamentale de soi, de ses habitudes, de ses relations avec l'entourage et avec la société, de façon générale.
Enfin, pour beaucoup de personnes dépendantes, l'alcool, au moins au début, est une " solution ", un " remède " à un certain " mal vivre " ou "mal être" ou encore pour " vivre autrement ". Le déni est, ici, utile à la personne. C'est une façon inconsciente de protéger cette relation particulière et irrationnelle qu'elle entretient avec l'alcool.
A ce titre, il faut respecter ce déni et ne pas chercher à tout prix à le briser de force. Au contraire, il faut le dépasser en suscitant un déséquilibre, une crise en quelque sorte, dans cette relation " alcool-malade " et ce dérèglement, à son tour, provoquera le changement. Il faut en outre accepter que cela puisse prendre du temps.
Pour ce faire, on peut procéder de deux manières :
Enfin il est une autre forme de déni: le déni de la famille ou de l'entourage au sens large. Ici l'alcool est le plus souvent un "moteur" du fonctionnement de la cellule familiale. Ce sujet fera bientôt l'objet d'un article séparé.
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