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Les propriétés de l'éthanol ou alcool éthylique

Dans l’étude de l’addiction à un produit, ici l’alcool, on s’adresse en général à trois éléments et aux relations entre elles, schématisées par le triangle dit d’Olievenstein (élaboré par Claude Olievenstein)

1) Le produit - poison, psychotrope, addictogène, toxique

2) La personne – être bio – psycho – social

3) Le contexte de vie (la société) – qui porte un regard sur le produit, sur ses usages et mésusages, et sur les refus d’usage ou de non-usage.

 

La molécule d'éthanol 

 Dans cette rubrique, on va s’intéresser au produit ETHANOL ou ALCOOL ÉTHYLIQUE, à sa production, à ses propriétés bio-physico-chimiques et leurs impacts sur la personne.  On terminera également par quelques réflexions générales à propos des liens entre alcool et société.

 

La molécule :

L’éthanol ou alcool éthylique ou plus simplement alcool, fait partie de la famille chimique des « alcools » dont la formule chimique est symbolisée ci-dessous (2 atomes de Carbone, 5 atomes d’Hydrogène et un radial hydroxyle Oxygène-Hydrogène) :

 

C’est une très petite molécule présente naturellement dans la nature et produite par fermentation de sucre (glucose) par une levure. Vulgairement dit, l’éthanol est une « chiure » de levure :

La molécule d'éthanol

 Les propriétés bio-physico-chimiques :

  • L’éthanol est une très petite molécule qui a la faculté de pénétrer dans tous nos organes en ce compris le cerveau mais aussi le placenta et le lait maternel  (il est donc fortement recommandé aux femmes enceintes ou allaitant de ne pas consommer d'alcool du tout tout au long de ces périodes; les conséquences sur le développement du foetus puis du bébé peuvent être graves - Syndrome d'alcoolisation foetale)
  • Puissant toxique
  • Puissant psychotrope – Drogue (la plus) dure
  • Anxiolytique à court terme, mais anxiogène à moyen terme 
  • Puissant dépresseur mais aussi consommé comme pseudo « anti-dépresseur » car il gomme (anesthésie) quelques aspects de la nébuleuse « dépression »
  • IL déshydrate fortement – mécanisme en partie responsable de la « gueule de bois » et du « mal au crâne » des lendemains de libations !
  • C’est un liquide :
    • Incolore, 
    • Inodore,
    • Qui n’a aucun goût – en dehors des autres composés des boissons alcoolisées (congénères), c’est le souvenir de l’effet et du contexte dans lequel l’alcool a été absorbé qui fait qu’on « croit » aimer son goût.
    • A la saveur brulante,
    • Volatil, 
    • Inflammable,
    • Miscible à l'eau en toutes proportions - Puisque le corps humain est constitué de +/-80% d’eau, l’alcool se repend librement dans l’eau corporelle, le sang et les différents tissus de l’organisme.
    • Bon solvant des lipides (graisse) – Il a la capacité de fluidifier l’enveloppe lipidique de nos cellules (neurones en particulier) et les gaines (myéline) de nos nerfs (responsable des polynévrites alcooliques)

La production :

1) Dans la nature : par fermentation essentiellement de fruits, contenant du sucre (fructose) au départ de levures présentes naturellement dans le milieu ambiant.

C’est ainsi que des fruits tombés d’arbres et pourrissant au sol produisent de l’éthanol. On a déjà observé que des animaux sauvages ayant mangé de tels fruits tombés au sol, sont devenus ivre.

Attention aussi que des fruits avariés à la maison ou des jus de fruits pressés et laissés à l’air libre vont avec le temps produire un peu d’alcool. Boire ces jus peut être dommageable pour des personnes ne supportant pas ou plus l’alcool (notamment pour les personnes qui utilisent un médicament appelé Antabuse contenant du disulfirame – voire la rubrique Métabolisme de l’alcool)

2) Par fermentation artisanale ou industrielle : c‘est le cas pour la production de vin, de bière et de cidre. Des fruits (raisin, orge, houblon, pomme, …) sont macérés dans de grandes cuves avec des levures ajoutées ou présentes spontanément dans l’air ambiant.

Avec de tels procédés, il n’est pas possible d’obtenir des degrés d’alcool supérieurs à 14-15 % car au-delà, l’éthanol produit détruirait par sa toxicité les levures interrompant dès lors le processus de fermentation.

3) Par distillation : toute boisson alcoolisée qui titre plus de 15 % d'alcool se nomme boisson alcoolisée distillée ou encore spiritueux. On y trouve entre autres, les apéritifs (whisky, rhum, vodka, …), les eaux de vie (prune, poire, calvados,..) ou les liqueurs (Cognac, …).

 La distillation consiste à séparer deux substances formant un mélange homogène, chaque liquide suivant une courbe de température d'évaporation à une pression donnée (par ex : 82°C pour un mélange eau et éthanol). Le mélange est chauffé et la vapeur de l'éthanol (le plus volatil du mélange eau-éthanol – voir propriétés physico-chimiques ci-dessus) est recueillie au fur et à mesure en haut d’un appareil appelé colonne de distillation. Celle-ci est ensuite refroidie en passant dans un condenseur (serpentin) pour donner le distillat ou l’éthanol pas totalement pur car un peu de vapeur d’eau se sera tout de même mélangée à celle de l’éthanol.

Schéma simplifié d’un dispositif de distillation

 4) L’éthanol peut aussi être produit industriellement à partir de la pétrochimie.

 

Alcool et société :

 

  • On prétend que le vin (les vins de Bordeaux surtout pour les anglo-saxons) est bon pour les artères et le cœur et préviendrait les maladies cardio-vasculaires (AVC, Infarctus). Il n’est est rien. En réalité cet effet bénéfique n’est pas dû à l’alcool mais à la présence de flavonoïdes, puissants antioxydants, dans la pulpe de raisin et donc aussi dans le jus de raisin. Il est au contraire démontré aujourd’hui que toute consommation d’alcool même minime, vin compris, à un impact négatif sur la santé.
  • On a nommé l’alcool « Eau de vie », car on a découvert sa propriété désinfectante (époque de Pasteur), notamment lors des accouchements par lavage des mains à l’alcool avant l’accouchement, ce qui a permis de préserver la vie de nombreux bébés et femmes.
  • On l’a aussi nommé « Eau de feu », car il brûle facilement ce qui permettait de stériliser certains instruments notamment médicaux.
  • Le mot alcool viendrait de l’arabe ancien « AL - KOHL », fard à paupières de couleur sombre utilisé dans l’antiquité notamment en Egypte ancienne.
  • L’éthanol est présent dans nombre de produits du quotidien comme les parfums, l’alcool à brûler (80% d’Ethanol et 20 % de Méthanol), les laques, les laves vitres, etc …
  • Les vinaigres de vin, d’alcool, de cidre, …  ne contiennent pas d’alcool ; ils sont produit par la dégradation (fermentation acétique) de l’alcool contenu dans un vin, un alcool ou un cidre,… Le degré n’indique que la dilution en volume du vinaigre dans l’eau et pas du tout le degré d’alcool puisqu’il n’y en a pas.

 

  • Rappel à la loi belge :
    • Concernant les mineurs : La loi du 10 décembre 2009 prévoit :
      • l'interdiction de vendre, de servir ou d'offrir aux jeunes de moins de 16 ans, toute boisson ou produit titrant un taux d’alcool supérieur à 0,5% (bière, vin, cidre, spiritueux, les bières dites sans alcool ne sont pas interdites)
      • l'interdiction de vendre, de servir ou d'offrir aux jeunes de moins de 18 ans des boissons spiritueuses (boissons à base d’alcool distillé en ce compris les Premix dit aussi Alcoopos)
    • Concernant la conduite quel que soit le véhicule sur la voie publique (auto, camion, tracteur, cheval, vélo, moto,…) : l’alcoolémie au volant ne peut dépasser 0.50 mg d’alcool par litre de sang (mesuré par une prise de sang) ce qui correspond à  0,25 mg d'alcool par litre d'air expiré (mesure à l’éthylomètre). Un verre standard de boisson alcoolisée (10gr d’alcool pur) fait monter l’alcoolémie en moyenne de 0,20 à 0,25 mg d’alcool dans le sang. En gros, un homme avec 3 verres standard sera en faute, une femme avec de 2 verres standards. Ceci n’est bien sûr qu’une règle approximative, mieux vaut donc ne rien boire avant de prendre le volant.

 

  • Brève histoire de la consommation d’alcool. 

Elle est profondément ancrée depuis fort longtemps dans les us et coutumes de nos sociétés. 

En effet, les traces les plus anciennes de production d’une boisson alcoolisée (sorte de boisson fermentée assimilable à de la bière) remontent à l’Egypte ancienne, il y a plus de 4000 ans. 

Plus tard dans l’antiquité, l’eau étant souvent impropre à la consommation, on a produit et bu du vin, boisson dépourvue d'agent pathogène puisque alcoolisée. Nous sommes aujourd'hui les héritiers des cultures des empires Grec et Romain avec leurs dieux Dionysos et Bachus associés à la consommation festive de vin et parfois à la débauche.

Au début de notre ère, dans la religion catholique, le vin a été sacralisé comme représentant le sang du Christ. Ce fait marquant de notre histoire contribue encore plus à ancrer l’alcool dans notre identité en société.

 

Les alcools, les vins, les bières et autres spiritueux, font donc intrinsèquement partie de notre culture occidentale. Ils sont associés à la religion chrétienne, à la convivialité, à tort à la fête, à la gastronomie et à une multitude d’autres domaines comme par exemple le tourisme du vin. 

N’oublions pas non plus les indécents bénéfices financiers que la production et la vente d’alcool représentent pour l’industrie alcoolière et brassicole, pour le commerce, pour la restauration et puis les finances de nos états (accises  et TVA). 

Insidieusement nous nous laissons prendre au piège de la pression commerciale qui pour des raisons bassement pécuniaires, nous encouragent à consommer, d’autant plus que l’alcool est une drogue conduisant à l’accoutumance et parfois à la dépendance.

Depuis la nuit des temps donc, boire de l’alcool est devenu la « norme » et nous avons malheureusement perdu le regard objectif et rationnel sur sa consommation et ses conséquences parfois (très) graves dans de multiples domaines (santé, famille, travail, justice, sécurité, finance, …). Voir la rubrique "Consommation à risque"

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